Paru le 11 décembre 2014
La semaine passée, il était le seul nageur haut-normand présent à Doha pour les championnats du monde en petit bassin. Licencié au CNH, portant les couleurs du Sénégal, Abdoul Niane a vécu une belle expérience et est passé tout près de battre le record de son pays sur 100 m nage libre.
C’est à Doha (Qatar) qu’Abdoul Niane (26 ans) a disputé ses cinquièmes championnats du monde de natation, les troisièmes en petit bassin. Pendant une semaine, le nageur de la Porte Océane en a pris plein les yeux dans ce pays en perpétuelle transformation. « Ça reste véritablement un souvenir extraordinaire, affirme le Sénégalais. L’hôtel, la ville de Doha sont magnifiques même si on n’a pu se contenter que de quelques sorties et visites puisque l’essentiel était de se concentrer sur la compétition. » Une bonne impression générale laissée par le Qatar nullement gâchée par les hésitations des organisateurs à ouvrir leur porte aux nageurs d’Afrique subsaharienne à cause du risque Ebola. « J’ai compris leurs craintes, c’était logique. Ils nous ont faits passé des examens et au final il n’y a eu aucun problème. »
Côté compétition, là aussi, le nageur du CNH a pu apprécier les moyens mis en œuvre par l’émirat gazier. « En comparaison avec Istanbul, il y a deux ans, c’est sans commune mesure. Ils ont vraiment voulu marquer le coup. Le bassin était magnifique, tout était très bien organisé. Ils ont donné une autre ampleur aux mondiaux en petit bassin. » Une résonance amplifiée également par les résultats exceptionnels de Florent Manoudou durant cette semaine qatarie. « En natation, lorsqu’on bat un record du monde, c’est véritablement une grosse performance alors ce qu’il a fait en décrochant deux records, c’est exceptionnel. Il mérite le respect de tout le monde. »
Cap sur les JO
Des records, Abdoul Niane aurait aussi aimé en battre. Ceux du Sénégal en l’occurrence, les siens. Deux chronos qu’il a réussis en novembre 2012 à Angers. Sa première épreuve au programme, le 50 m nage libre, jeudi dernier, ne se passe pas comme prévu. « Je suis passé complètement à côté, avoue-t-il. Je souffrais encore du décalage horaire et les neuf heures de vol pesaient sur mes épaules. » Résultat, le protégé de Christos Paparrodopoulos termine les deux tours de bassin en 23’’34. Son meilleur temps de l’année 2014 mais à presque quatre dixièmes du record recherché (22’’96). Deux jours plus tard, c’est sur l’épreuve phare, le 100 m nage libre, qu’il est aligné. Et là, le coup n’est vraiment pas passé loin puisqu’avec 50’’69, il échoue à 7’’ de son meilleur chrono (50’’62).
Désormais, celui qui sera au Mans, sous les couleurs du CNH, le week-end prochain pour les championnats de France de N2 va travailler pour être présent à Kazan (Russie) pour les mondiaux en grand bassin. Ultime répétition avant une présence à Rio pour les jeux olympiques en 2016. « La seule compétition internationale que je n’ai pas disputée dans ma carrière. » Une volonté de représenter son pays lors des Olympiades pour donner de la visibilité à un sport délaissé au Sénégal. « Tout est fait pour le football, confesse-t-il. Notre fédération est gérée par des bénévoles, ils font un travail remarquable mais c’est vraiment difficile. »